Site de l’Hôpital Charial : un projet de territoire balayé par l’Etat
Retrouvez les éléments de la conférence de presse tenue par les maires de Francheville, de Tassin et de Craponne.
Le maire s’est exprimé aujourd’hui dans la presse pour s’opposer à l’Etat qui a décidé de transformer l’Hôpital Charial en centre d’hébergement d’urgence pour moins d’une centaine de personnes dès lundi puis possiblement 600 personnes à partir de juillet 2021. Le maire accompagné de ses collègues élus de Tassin-La-Demi-Lune et de Craponne démontre le manque de concertation de l’Etat avec les territoires. Le projet obérera durablement notre bassin de vie.
Communiqué de presse – 06 novembre 2020 – Site de l’Hôpital Charial : comment l’Etat enterre un projet de territoire pour y imposer son choix
Les maires de Francheville, de Tassin la Demi-Lune et de Craponne ont appris de manière fortuite la réquisition par l’Etat de l’hôpital Antoine Charial, situé sur les territoires de Francheville et de Craponne, aux fins d’y voir implanté dès la semaine prochaine, un centre d’hébergement à destination de personnes en situation d’isolement et d’exclusion sociale. Une décision incompréhensible de l’Etat, prise sans concertation avec les élus locaux, et qui remet en cause un projet structurant pour le bassin de vie.
L’hôpital Antoine Charial situé entre les communes de Francheville, de Tassin-la-Demi-Lune et de Craponne, et qui devrait fermer ses portes en 2021, ferait l’objet d’une convention d’occupation temporaire conclue avec les Hospices Civils de Lyon et l’État, aux fins d’y voir implanté un centre d’hébergement temporaire à destination de personnes en situation d’isolement et d’exclusion sociale.
Les élus des communes impactées par ce projet ont été mis devant le fait accompli par l’Etat. Une décision prise sans avoir consulté au préalable les élus des territoires concernés. En effet, l’été dernier, le maire de Francheville apprend de manière fortuite que l’Etat aurait pris la décision d’imposer en lieu et place de l’hôpital Charial, une structure d’hébergement pour personnes fragiles, alors que les élus locaux travaillent avec les habitants, sur un grand projet structurant à l’échelle du territoire.
Michel Rantonnet, Maire de Francheville, Conseiller de la Métropole de Lyon dénonce cette décision non concertée : « A l’heure où l’Etat demande aux maires de travailler en étroite collaboration avec les Préfets dans l’application de mesures locales, nous déplorons que cette décision prise par la Préfecture du Rhône se soit déroulée sans concertation et de façon cavalière voire autoritaire. Nous avons été mis devant le fait accompli.
Nous travaillons depuis près de quatre ans sur la requalification du site en un projet de parc sport/santé, en lien avec la Métropole et les habitants, qui s’inscrit plus globalement dans un projet d’aménagement du quartier de Bel-Air, à la frontière de trois communes.
Ce projet structurant avait pour objectif de créer de l’emploi, d’ouvrir de nouveaux commerces et d’offrir de nouveaux services de santé. En clair, un projet pour redonner une nouvelle dynamique dans ce bassin de vie qui en a besoin. »
Sandrine Chadier, Maire de Craponne, Conseiller de la Métropole de Lyon : « Cette décision prise à la hâte ne prend en aucun cas en compte les capacités des équipements et services publics que ce soit en termes d’accueil scolaire et périscolaire, de transports en commun vers ce site. »
Pascal Charmot, Maire de Tassin-la-Demi-Lune, Conseiller de la Métropole de Lyon : « Cette méconnaissance du terrain compromet le développement de nos territoires et créant de facto un problème de sécurité publique dans un contexte de crise sanitaire encore accrue récemment. »
Alexandre Vincendet, Maire de Rilleux la Pape est venu témoigner d’une expérience similaire aux conséquences terribles, imposée par l’Etat sur son territoire. Tandis qu’Etienne Blanc, Sénateur du Rhône, a rappelé que l’Etat ne pouvait plus compter sur l’appui des Maires lorsqu’il s’agit de la crise sanitaire ou sociale, tout en les méprisant lorsqu’il s’agit d’aménagement du territoire.
À ce jour, aucun moyen financier supplémentaire n’a été signifié aux communes pour assurer le déploiement des services publics en vue d’accueillir cette population nouvelle. Les Maires envisagent désormais toutes les voies de recours possibles pour assurer la préservation de leur projet initial et de la qualité de vie de leur territoire.